Numéro 3/4 - 2019
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  • Numéro 3/4 - 2019

Numéro 3/4 - 2019

32,00 €
TTC

N° ISSN : 0752-5656

Revue Archéologique de Picardie - Numéro 3/4 - 2019

disponible

Quantité

Brochure 21 x 29,7, couverture couché satin 350 g, quadri recto pellicullée

(222 pages sur couché 135 g)

Dos carré collé

Sommaire :

Les industries paléolithiques du début Glaciaire Weichselien de Corbie (Somme) dans leur contexte par David Kiefer & Sylvie Coutard.

Ormoy-Villers (Oise) "Le Gros Buisson" une occupation rurale gallo-romaine au cœur du plateau du Valois (Ier au IIIes. ap. J.-C.) par David Delaporte, Ginette Auxiette, Dominique Canny Christophe Gaston, Christine Hoët Van Cauwenberghe, Benjamin Jagou, Gilles Laperle, Estelle Pinard & Véronique Pissot.

Les occupations protohistorique et antique du site de Rouvroy (Aisne) par Christophe Hosdez, Cyrille Chaidron, & Alexia Morel avec la collaboration de Nathalie Buchez, Benjamin Jagou & Emmanuelle Martial

évolution d’un établissement rural à Fressenneville (Somme) au Haut-Empire par Amandine Dubois & Opale Robin.

Des inhumations en vases-cercueils en Picardie. La pratique de l’enchytrisme à Rue (Somme) par Amandine Gapenne, Cécile Durin, Julie Flahaut & Richard Rougier.

La colonne de Jupiter à l’anguipède de la villa de Salouël (Somme) par Christophe Gaston & Pierre-Yves Groch.

L’occupation gallo-romaine et alto-médiévale de Marieux (Somme). Les découvertes récentes par Lydie Blondiau, Dominique Canny, Martine Derbois & Cécile Plouin.

Résumés :

• Les industries paléolithiques du début Glaciaire Weichselien de Corbie (Somme) dans leur contexte

Deux sites du Paléolithique moyen ont été fouillés sur la commune de Corbie, préalablement à la pose d’un gazoduc. Plusieurs petits ensembles lithiques y ont été retrouvés au sein du complexe de sols contemporain du début Glaciaire weichselien. Ils alimentent le débat sur la variabilité des industries lithiques du début de la dernière glaciation, notamment par la découverte d’une pièce bifaciale en stratigraphie dans un horizon corrélé au stade 5c de la courbe isotopique marine.

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• Ormoy-Villers (Oise) "Le Gros Buisson" une occupation rurale gallo-romaine au cœur du plateau du Valois (Ier au IIIes. ap. J.-C.)

Le site d’Ormoy-Villers met en exergue trois grandes phases chronologiques. La première est liée à la découverte de deux fosses en Y qui n’ont pas pu être datées mais qui renvoient à une période ancienne pouvant s’échelonner du Néolithique au Hallstatt. Par la suite, des indices diffus trahissent la présence proche d’un probable habitat laténien, notamment un fossé contenant des restes d’animaux domestiques et un fragment d’os long humain en position de rejet. Un silo isolé pourrait être relié à cette période. Cependant, l’occupation principale mise au jour à Ormoy-Villers "Le Gros Buisson" concerne un habitat rural gallo-romain prenant forme au cours de la dynastie julio-claudienne et se développant de manière continue jusqu’au milieu du IIIe s. ap. J.-C. Dans les premiers temps de cet habitat, la structuration de l’espace est marquée par la mise en place d’un enclos quadrangulaire enserrant des structures en creux uniquement (fosses, fossés secondaires et un cellier). Ensuite, à la charnière des Ier et IIe s. ap. J.-C., l’habitat s’organise toujours à l’intérieur de l’enclos primitif, mais désormais, au moins un bâtiment sur fondations massives est édifié. Le IIe s. ap. J.-C. correspond à une phase de plein essor où deux caves sont construites et probablement un second bâtiment sur fondations massives qui a, pour sa part, subi une récupération importante. Les indices matériels rattachés aux IIe et à la première moitié du IIIe s. ap. J.-C. sont les plus nombreux et les plus diversifiés sur ce site. Cela renvoie à une période faste de développement de l’habitat et à l’adoption d’un mode de vie à « la romaine » des habitants. Les graffites sur deux cruches, la palette à fard en schiste, des éléments lapidaires sont remarquables en contexte rural et sont autant d’éléments qui nous permettant de nous interroger sur le statut d’une telle occupation. La prudence est néanmoins de mise dans un secteur géographique somme toute mal connu et où la typologie des occupations romaines n’est pas encore comprise. En effet, le nombre de sites fouillés dans le Valois est encore trop faible pour pouvoir esquisser un panorama des habitats gallo-romains sur ce plateau, à l’instar de ce qui a pu être fait dans d’autres régions comme la Somme ou le Pays de France. L’objectif est donc de présenter le site d’Ormoy-Villers en le comparant à ce qui a déjà pu être observé lors des fouilles du TGV Nord (début des années 1990) et du gazoduc de l’Arc de Dierrey (2014), et de manière plus large à la Picardie et ses marges. Les résultats statistiques de campagnes de prospections pédestres ayant eu lieu dans le Valois sont également une mine d’informations incontournable.
Mots-clés : Fosse en Y, La Tène, Haut-Empire romain, enclos, habitat rural gallo-romain, céramique, graffites, défunt, reste humain, mobilier scoriacé, lapidaire, instrumentum.

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• Les occupations protohistorique et antique du site de Rouvroy (Aisne)

La fouille de Rouvroy a révélé une occupation du site qui se développe sur plus de 3 000 ans avec des hiatus importants.

La période la plus ancienne est caractérisée par une fosse datée de l’âge du Bronze moyen. Ensuite, d’autres creusements témoignent d’une présence à l’époque protohistorique ancienne, peut-être à La Tène ancienne. La principale période commence à la fin de La Tène finale ou à l’époque augustéenne avec la réalisation d’un enclos fossoyé. Cet enclos contenait des constructions sur poteaux dont nous n’avons que des plans partiels.

Une carrière est creusée pendant la période augusto-tibérienne et a servi de dépotoir. Elle a livré plus de cinq cent trente céramiques et une cinquantaine d’objets métalliques ainsi que trois monnaies. D’après l’étude céramique, deux états de rebouchage ont été observés, le premier au début du Ier siècle après J.-C., le second dans les années 40/60. Les études du mobilier céramique, métallique et faunique indiquent une romanisation rapide du site ainsi qu’un assemblage et des origines d’objets et de céramiques particuliers.

Dans la seconde moitié du Ier siècle ou au siècle suivant est réalisée une bâtisse avec fondations calcaires. Cette construction possède deux salles ainsi qu’une cave construite dans une seconde période de réalisation. à proximité de ce bâtiment se trouvait un second, semi-excavé abandonné vers les années 250-260. Cette construction séparée du bâtiment avec cave, est probablement une cuisine dont le foyer était placé sur une plateforme. Cette hypothèse peut être renforcée par les soixante-dix céramiques récoltées dont l’étude indique que la « batterie » de cuisine est complète. La ferme antique est abandonnée avant la fin du IIIe siècle.

La période moderne est caractérisée par les fosses à plantation d’un ancien verger ; pendant la Première Guerre mondiale, des tranchées et des fortifications ou des abris sont réalisés traversant les vestiges des occupations précédentes. Lors du comblement des creusements de la Grande Guerre, les terrains situés à proximité de ceux-ci ont été dérasés.

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• évolution d’un établissement rural à Fressenneville (Somme) au Haut-Empire

La construction d’un parc éolien sur la commune de Fressenneville à l’ouest du département de la Somme a permis, après diagnostic, de réaliser une fouille d’une superficie de 1 940 m².

Les deux occupations principales découvertes sont datées du Haut-Empire. Même si nous n’avons pas l’intégralité des installations, elles n’en restent pas moins intéressantes. Elles nous ont permis de visualiser l’évolution d’une ferme gallo-romaine vers celui de villa, où une activité de fabrication de colle d’os a été révélée et de comparer ces découvertes à celles faites localement.

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• Des inhumations en vases-cercueils en Picardie. La pratique de l’enchytrisme à Rue (Somme)

La fouille archéologique menée à Rue "Foraine de Hère", en amont de de l’extension d’une carrière de galets a livré un ensemble d’occupations qui s’étend des débuts de la Protohistoire à l’époque moderne. En outre, l’époque gallo-romaine est marquée par une installation du Haut-Empire matérialisée par un réseau de fossés, de vastes bâtiments sur poteaux et une aire funéraire. Cette dernière compte deux sépultures à inhumation d’adultes et notamment trois tombes de périnataux en urne. Bien que déposés dans des contenants identiques (pot de type Bayard 25) s’accompagnant d’indices de cérémonies funéraires et d’offrandes, l’étude a aussi révélé des différences de traitement lors de la mise en terre de chacun des individus. Cette découverte permet d’illustrer la pratique de l’enchytrisme en territoire ambien.

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• La colonne de Jupiter à l’anguipède de la villa de Salouël (Somme)

En 2008 était fouillée la moitié de la pars rustica d’une villa à Salouël, près d’Amiens. L’aménagement du terrain reprenant, la fouille de la seconde moitié du site a pu être réalisée en 2018, offrant une perception quasi complète d’un ensemble dont l’occupation s’étend sur les quatre premiers siècles de notre ère.

Lors de la deuxième campagne de fouilles, une structure située au centre de la cour a particulièrement retenu l’attention : une petite plateforme de calcaire qui a livré des fragments sculptés appartenant à une colonne de Jupiter à l’anguipède.

Bien connus, notamment, dans le nord-est de la France et en Allemagne, ce type de monument n’a livré que peu d’occurrences dans l’Ouest et en Picardie. L’exemplaire de Salouël offre donc un jalon nouveau dans la connaissance de la diffusion de ces monuments en Gaule.

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• L’occupation gallo-romaine et alto-médiévale de Marieux (Somme). Les découvertes récentes

Le gisement de Marieux confirme l’existence d’occupations discontinues entre la période gallo-romaine (IIe-IIIe s, voire IVe s. ap. J.-C.) et le IXe-XIe s. L’implantation topographique favorable du site de Marieux, sur un plateau desservi par un cours d’eau, une voie romaine et bordé par la forêt d’Arrouaise, en fait un point stratégique non loin d’une frontière présumée entre les cités ambienne et atrébate. Une dizaine de fosses caractérise l’occupation romaine. Elles s’inscrivent dans le périmètre de la villa repérée à l’ouest et au nord de l’emprise.

L’occupation carolingienne est matérialisée par un enclos quadrangulaire et des aires artisanales (fonds de cabane et fours). La qualité du mobilier (céramique et fibule) témoigne d’une hiérarchie organisée.

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